Thamires Mattos , passista de Portela

Dans le quartier de Madureira trône une des écoles les plus prestigieuses, gardienne des traditions et du samba traditionnel : l’école de GRES PORTELA. Une des passistas, Thamires Mattos nous fait partager sa passion pour l’école bleu et blanche et l’amour inconditionnel du samba et des valeurs qu’il incarne. Il est temps de lui laisser la parole…

Pouvez-vous déjà présenter aux étrangers ?

Bonjour, je m’appelle Thamires Mattos, j’ai 27 ans et je suis du signe de la Balance.  Je suis passista depuis l’âge de 9 ans.

J’ai commencé à l’école Gres Tradição en tant que passista aussi. Je suis passée par l’école Engenho de dentro également ainsi que par Imperio Serrano et enfin Portela. Aujourd’hui, je suis toujours passista dans ces trois dernières.

A quel poste évoluez-vous au carnaval ?

Je suis passista et aussi danseuse Mulata Show en dehors pour d’autres prestations.

Vous êtes Passista de l’école de Portela, pouvez vous nous présenter l’école mais aussi la communauté de Portela (madureira) qui est une des plus respectées du monde carnavalesque ?

Comme raconte si bien les paroles d’une de nos morceaux de samba, « si je commence à parler de Portela, je ne vais jamais pouvoir m’arrêter… »

J’aime mon école, j’aime la communauté, depuis le début j’ai toujours été très bien accueillie et reçue par cette dernière.

Portela est une école qui suis à la lettre les traditions. Du style des danseuses passistas jusqu’à notre chère  » ancienne garde » appelée « Velha Guarda ». Je crois que le respect et l’amour des adhérents de Portela vient justement et fièrement du fait que ses traditions ont su perdurer à travers le temps.

Thamires Mattos , passista de Portela.
Thamires Mattos , passista de Portela
Comment avez-vous débuté le samba ?
Ma voisine, que Dieu la garde, Jurema a amené toute la famille pour que tout le monde devienne sambiste dans mon école de cœur Gres Tradição dans laquelle je suis arrivé également à l’âge de 9 ans. Là, je suis tombée amoureuse de l’école aussi et je suis devenue passista, poste que j’occupe toujours aujourd’hui avec le même amour.
Au départ qui vous l’a enseigné ?

Mon premier professeur de samba s’appelait Amilton Alves à l’école Tradição. A Portela, il y avait Valci Pelé et Nilce Fran. Aujourd’hui, il y a seulement Nilce Fran qui m’a convié en 2016.

A quel âge avez-vous intégré l’école de Portela ?

Les autres écoles dont j’ai fait parti sont Engenho de dentro et Imperio Serrano.

Quelles sont les raisons pour laquelle vous êtes autant investi pour cette école de Portela ? Avez vous fait d’autres écoles avant elle ?

Ma motivation vient uniquement de l’amour inconditionnel que j’éprouve pour le samba.  Mon investissement est important et permanent.

De même il faut que je sois toujours au top de mon physique et belle, ce qui nécessite un certain budget. Pour cela, je participe à des shows rémunérés pour m’aider sur ce point.

Nilce Franc la directrice des passistas de Portela est connue pour enseigner un samba traditionnel , vous a-t-elle beaucoup apportée, sur quel plan ?

Nilce Fran est une icône dans le monde de la samba et est mon inspiration en tant que femme. C’est une battante dans l’âme.

Son expérience personnelle lui permet de nous comprendre à merveille et de se mettre à notre place de passista au quotidien. Elle est une des seules à le faire. Elle nous soutient constamment dans la samba mais aussi dans nos vies pour que nous restions déterminés.

Que pensez-vous de l’évolution de la danse du samba depuis vos débuts ?

Dans la vie, il faut accepter les changements et nous devons nous habituer à cela. Je ne veux juger aucune évolution ni façon de danser la samba ou show. Tout ce que je peux dire, c’est que je suis pour la samba traditionnelle.

Quand avez-vous défilé pour la première fois au sambadomo ? Pour quelle école ?

En 2003, j’ai défilé pour la première fois avec Tradição.

A quelles manifestations pour l’école de Portela participez-vous en dehors de la parade ?

Oui, j’ai eu l’opportunité de partir en Argentine avec Nilce Fran, c’était la première fois que je voyageais à l’étranger. Je suis également parti en Afrique avec l’école Mangueira.

Êtes vous fière de voir qu’à travers la samba et le carnaval, le Brésil arrive à communiquer ou dénoncer certaines idées, politiques ou autres à travers le monde.

Oui le carnaval à beaucoup de force, les textes de nos sambas font référence à notre histoire, à nos ancêtres et même à notre quotidien. Nous faisons référence à des faits d’actualités sérieux dans notre musique en mode festif.

Nous essayons de faire passer des messages forts à travers le monde mais je pense que nous ne sommes pas encore suffisamment entendus.

Combien d’heures d’entraînements hebdomadaires représentent le fait d’occuper le poste de passista durant l’année et le dernier mois précédant la parade ?

Je me prépare physiquement uniquement quand je danse lors des répétitions, rien d’autre. C’est là que j’acquiers suffisamment d’endurance et de souffle pour le jour du défilé.

Que devient votre tenue une fois le carnaval terminé ?

Oui les tenues du défilé appartiennent à l’école. J’ai aussi des tenues de show personnelle que je fais réaliser par des excellents ateliers professionnels comme l’atelier Ari Mesquita et Lu Santos entre autres.

Qui paye vos différentes tenues de carnaval, de show à la quadra ou en extérieur ? Est-ce l’école paye éventuellement pour certaines prestations ?

Oui les tenues du défilé appartiennent à l’école. J’ai aussi des tenues de show personnelle que je fais réaliser par des excellents ateliers professionnels comme l’atelier Ari Mesquita et Lu Santos entre autres.

Est-ce compliqué de concilier vie professionnelle et familiale au moment du carnaval ?

C’est très fatiguant. J’ai un autre travail à côté et j’ai un agenda de samba bien rempli.

J’essaie toujours de m’organiser pour donner le meilleur de moi-même afin de représenter mon école comme il se doit et d’être présente lors des principaux évènements.

Comment voyez vous le futur du carnaval et du samba ?

J’imagine une grande fête et un carnaval incroyable encore amélioré où les passistas seraient davantage mises en valeur.

Les passistas méritent d’être devant la batterie et aux postes de muses de la communauté tout comme aux postes de reines. Ainsi Portela a choisi sa reine issue de la communauté, notre Bianca Monteiro qui a commencé comme passista chez nous. De même Beija FlorMangueira et Paraíso do tuiuti ont fait de même.

Quels messages voudriez vous faire passer à tous ces étrangers qui viennent assister au carnaval de Rio de Janeiro ?

Pour les personnes qui n’ont jamais assister au carnaval, qu’ils n’hésitent pas à venir car ça va être le plus beau carnaval de leur vie. Je vous attends, merci et gros bisous !

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