Senhor Pedro Sapateiro, l’orfèvre des chaussures de samba

Senhor Pedro Sapateiro

Après un trajet en métro, nous voilà dans un atelier, pas n’importe lequel mais celui d’une référence dans le confection des chaussures pour le carnaval de Rio de Janeiro. Reconnu par ses pairs, les écoles de samba et récompensé à multiples reprises par le monde carnavalesque,  partons à la découverte de cet artiste  humble de l’ombre et son atelier de confection : Senhor Pedro

Bonjour M. Pedro, vous êtes réputé dans le milieu de la chaussures de spectacle à Rio et notamment dans le monde du carnaval. Quand avez-vous commencé ?

En réalité j’ai appris à fabriquer des chaussures avec mon père à l’âge de 7 ans. C’était son métier et il réalisait des modèles grand public. À ses côtés, j’ai tout appris.

Était-ce votre métier également ?

Non, dans un premier temps, ce n’était pas mon métier. À l’âge de 15 ans, j’ai perdu mon père et j’étais vendeur dans un magasin. Pour moi, ce fut un choc et j’ai décidé d’exploiter tout le savoir-faire exceptionnel qu’il m’avait transmis.

Comment êtes vous arrivé à devenir un des artisans les plus réputés dans le monde du carnaval et de la chaussure de samba?

Au moment où j’ai commencé à travailler je fréquentais assidûment les écoles de samba et j’ai rencontré beaucoup de personnes du milieu qui ont montré de l’intérêt pour mon travail. Par la suite, j’ai décidé donc de me spécialiser dans les modèles de spectacle.

Chaussures des Passistas de Portela – Carnaval de Rio de Janeiro 2020
Aujourd’hui pour combien d’écoles de samba, travaillez-vous et quelles sont-elles ?
Il y en a au moins 8. PortelaMocidade Independente de Padre MiguelMangueiraViradouro, Uniao da Ilha, Beija Flor et Salgueiro. Mais il peut y en avoir d’autres .
 
Vous avez reçu un prix prestigieux il y a peu de temps, qu’est ce que cela signifie pour vous ?

Oui, j’ai été lauréat du prix du journal Globo en 2019 qui récompense le meilleur chausseur de Rio de Janeiro. Ça m’a beaucoup touché et je l’ai dédié à mon père qui m’a transmis sa passion.

En 2020,combien de paires avez vous confectionné pour le carnaval ?

Je ne sais pas exactement mais cela se compte en centaines car nous commençons avec mon équipe, 4 personnes, à travailler pour le carnaval dès le mois d’octobre. Nous faisons des paires pour les passistas non seulement pour les shows pré-carnaval, les répétitions et pour le grand jour. Donc nous travaillons en amont mais aussi dans l’urgence pour les muses, les reines et les autres danseurs ou porte-drapeaux. Le reste de l’année, je suis seul à honorer les commandes avec un seul de mes collaborateurs.

En moyenne, quelle est la fourchette de prix de vos créations ?

Entre 150 et 450 reals (25-70€ environs), donc assez abordable.

Combien de temps nécessite la réalisation d’une paire de chaussures de samba en moyenne ?

Tout d’abord, il faut 24h de moulage, on doit laisser la chaussure prendre forme, pendant ce temps, on prépare les découpes des matières et le lendemain on procède au collage. C’est toute une organisation, on travaille à la chaîne mais de façon traditionnelle et artisanale.

Pedro en cours de réalisation chaussure de samba homme

M Pedro, alors depuis combien de temps travaillez- vous pour les écoles de samba ?

Cela fait maintenant 45 ans que je travaille pour le carnaval, 27 ans que je réalise des sandales très spécifiques (telles que des spartiates) et c’est vraiment une passion dont je suis très fière. D’ailleurs, je suis passé dans une émission de télévision très populaire  » Mais Você » dans un reportage qui a rendu hommage à ma carrière.

Nous ne pouvons conseillé qu’à toutes les danseuses et autres qui recherchent des chaussures de samba de qualité et exceptionnelles pour leurs spectacles brésiliens en France ou autres de contacter l’atelier de Pedro. Il est fort recommandé de le contacter avant votre venue à Rio de Janeiro surtout en période carnavalesque comme vous avez pu le comprendre à la lecture de cet article. Par ailleurs, d’une gentillesse exceptionnelle, cet amour du métier il le transmet aujourd’hui à sa fille et n’hésite pas à offrir quelques chaussures aux jeunes débutants.

Pour le contacter :

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