Caio Gonze, un petit prodige de la batterie

Caio Gonze, école de GRES Unidos da VIRADOURO

Nous avons pu rencontrer lors d’une virée sur Niterói qui fait face à Rio de  Janeiro de l’autre coté de la baie de Guanabara pour assister à un essai de rue de l’école de Viradouro le plus jeune membre et désormais champion 2020 joueur de batterie : Caio Alexandre Gonze plus communément appeler Caio Gonze ou Caio Repique âgé à peine de 12 ans (2021).

Derrière ce sourire d’enfant et une paire de lunettes, ne vous y tromper pas, un petit prodige instrumental est là, et un futur grand nom de la batterie de Viradouro.  Il est temps de lui laisser la parole.

Où habites-tu ?

J’habite sur Niterói / Rio de Janeiro

Tes parents sont-ils musiciens ?

Non, seul mon père Alexandre, qui est aussi batteur chez Viradouro et est rythmiste.

Par quel instrument as tu commencé ? A quel âge ? Qui lui a enseigné ?

Mon premier instrument à été le « cavaco » (petite guitare ukulélé) car ma marraine me l’a offert pour ma naissance. Je crois qu’elle savait que j’étais né pour la musique et à 4 ans j’ai eu une « caixa » (caisse claire brésilienne).
Mais c’est le repique (repinique en français) qui est devenu ma grande passion. J’ai commencé dans l’école de batterie pour enfants de Viradouro avec à l’époque le maître Pablo.
Tout de suite après, je suis allé apprendre avec mon grand ami jusqu’à aujourd’hui Bebeto Sorriso qui avait un projet intitulé « En souriant et en jouant de la batterie » (« Sorrindo e Batucando« ). Cela sans compter le temps que j’ai passé sur YouTube à regarder des vidéos de Gabriel Policarpo pour apprendre à jouer du repinique.
Aujourd’hui j’étudie la musique à l’école de Villa Lobos où je suis une formation symphonique et de banjo. Aujoud’hui je joue de tout les instruments de percussion et aussi du banjo.

Menino Rei en 2017, Caio Gonze avec le carnavalesco Jorge Silveira

Quel est ton instrument favori ? Quel est ton instrument que tu maitrises le plus ?
L’instrument que je maîtrise aujourd’hui le mieux est bien sûr le repinique et de plus c’est celui à qui je dois tout mes succès dans mon parcours jusqu’à aujourd’hui.
Quand as tu intégré l’école de Viradouro ? Dans quelle école jouais-tu avant ?

J’ai commencé à Viradouro à l’âge de 4 ans et j’ai été baptisé à ce moment précis « mascotte de l’ouragan rouge et blanc ».
Mais c’est seulement à l’âge de 10 ans, que j’ai débuté comme rythmique grâce à une autorisation spéciale que l’école a obtenu pour que je puisse défiler.

Auparavant en 2017, j’ai représenté « l’enfant roi » qui fût le enredo (thème) de cette année là, et j’ai fait la couverture du CD de Viradouro qui regroupait les meilleurs samba enredos de l’école.
Aujourd’hui, je ne joue qu’à l’école de Viradouro.

As tu passé une sorte d’examen ? Pourquoi cette école et pas une autre ?

Je n’ai jamais passé d’audition à Viradouro; l’école m’a offert toutes les opportunités et à même reconnu et valorisé mon talent.
C’est l’école de ma ville, celle qui m’a accueilli avec tendresse et respect tout en me révélant au monde. Viradouro, c’est ma passion.

Que représente pour toi le carnaval, et ce que cela représente dans ta vie ?

Le carnaval fait déjà entièrement partie de ma vie, c’est là où tout à commencé, là où j’ai vécu des histoires incroyables et où je vais en créer beaucoup d’autres en défendant la culture et les enfants qui l’aiment tout comme moi. Le carnaval pour moi, c’est ma joie tout au long de l’année.

Qu’est-ce que pour toi la batterie ?

La batterie, c’est le cœur de l’école. C’est nous qui propageons l’énergie qui envahit tout le monde avec émotion.

Que veux tu faire plus tard ? Quel travail envisages-tu ?

Je voudrais être capitaine dans la marine et sûrement bien sûr maître de batterie de mon école de cœur Viradouro.

Combien d’heures représentent les entrainements pour le défilé final entre les essais de rue, la quadra (en groupe) et tout seul ?

Les répétitions sont toujours menées pour que nous soyons parfaitement prêts et réglés à l’échéance du carnaval. Nous répétons en moyenne 2 fois par semaine sur une période de 9 mois.

Que souhaiterais tu que les gens retiennent du carnaval? Quelle est ta vision du carnaval dans les années à venir ? et de ton jeune parcours carnavalesque ?

Mon plus grand rêve serait de voir d’autres enfants réaliser le leur au sambodrome tout comme moi. Il faudrait que les juges changent les règles et qu’ils comprennent qu’il vaut mieux voir des enfants impliqués dans le carnaval, plutôt que de les voir dans la rue faire des bêtises.
Je veux continuer dans le carnaval car j’ai encore beaucoup de belles choses à y vivre et à y accomplir. Je veux être une référence musicale pour beaucoup de ceux qui me suivent.

Que représente cette victoire de Viradouro; école championne de 2020 ?

C’est comme gagner sur une mega grande scène, réaliser le rêve suprême. Une joie qui perdurera toute ma vie car je me rappellerai toujours quand je suis devenu champion. C’est mon bonheur aujourd’hui à 12 ans d’être champion avec Viradouro et d’avoir pu participé à tout cela.

J’ai déjà donné des stages de repinique. Mais je rêve aussi de raconter tout ce que j’ai déjà vécu à d’autres enfants, qui parfois n’ont pas l’opportunité d’apprendre et n’y crois plus. J’aimerais leur donner l’espoir et transmettre l’idée que tout est possible quand on y croit. Tout le monde peut être un « Caio » ou bien un Zeca Pagodinho »ou n’importe quel autre mythe. Il faut juste le vouloir, y croire très fort et travailler très dur pour y parvenir.
Mon rêve est de voyager à travers le monde pour enseigner mon art.

On te remercie Caio ainsi que votre mère pour ce temps consacré à cet interview, bonne continuation et rendez vous pour les prochains carnavals.

Caio Gonze et Erika Januza

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